Le bois sonore est plein de soleil et d’amants.

La rosée a jeté partout ses diamants;

L’herbe est comme un tapis riant; sous les ramures

On entend des soupirs, des sanglots, des murmures,

Et dans ce grand délire, au monde essentiel,

Flotte avec son azur l’immensité du ciel.

Dans les ombres, que par endroits tachent des flammes,

Ces couples vont, mêlant et confondant leurs âmes,

Ivres tous, et chacune est reine pour son roi.

– Ma chère vie, ô mon trésor, je t’aime. Et toi?

– Je t’aime. Tous les chants sont brodés sur ce thème

Et sur les lèvres vole un seul refrain: Je t’aime!

O les ravissements toujours inépuisés!

O les pleurs! O la joie immense des baisers!

O spectacle divin, sous les flots qui s’apaisent

Délicieusement, quand les bouches se baisent!

Ils s’enivrent du jour, des heures, des instants.

Ils vont ainsi, ravis et les coeurs palpitants,

Secoués de frissons, déchirés de brûlures;

Le vent capricieux court dans leurs chevelures;

Fronts ingénus, baignés de lumière et de jour,

Ils invoquent le roi des tendresses, l’Amour,

Et tandis que leurs yeux captifs s’emparadisent,

Tous ils disent: Amour! Amour! et le redisent.

Et le bois, les ruisseaux jaseurs, les antres sourds

Écoutent ces amants, et s’ils disent toujours

La même chose que la colombe et la rose

Et les nids, c’est que c’est toujours la même chose.
Jeudi, 24 mars 1887.

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