Je m’embête ; cueillez-moi des jeunes filles
et des iris bleus à l’ombre des charmilles
où les papillons bleus dansent à midi,
parce que je m’embête
et que je veux voir de petites bêtes
rouges sur les choux, les ails (on dit aulx), les lys.
Je m’embête.
Ces vers que je fais m’embêtent aussi,
et mon chien se met à loucher, assis,
en écoutant la pendule
qui l’embête comme je m’embête.
Vraiment ces trois cils de ce chien de chasse,
de ce chien de poète,
sont cocasses.
Je voudrais savoir peindre. Je peindrais
une prairie bleue, avec des mousserons,
où des jeunes filles nues danseraient en rond
autour d’un vieux botaniste désespéré,
porteur d’un panama et d’une boîte verte
et d’un énorme filet à papillons
vert.
Car j’apprécie les jeunes filles
et les gravures excessivement coloriées
où l’on voit un vieux botaniste éreinté
qui longe un torrent et se dirige
vers l’auberge.
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