Assis sur un fagot, une pipe à la main

Assis sur un fagot, une pipe à la main,

Tristement accoudé contre une cheminée,

Les yeux fixés vers terre, et l’âme mutinée,

Je songe aux crautés de mon sort inhumain.
L’espoir qui me remet du jour au lendemain,

Essaye à gagner temps sur ma peine obstinée,

Et me venant promettre une autre destinée,

Me fait monter plus haut qu’un Empereur Romain.
Mais à peine cette herbe est-elle mise en cendre,

Qu’en mon premier estat il me convient descendre,

Et passer mes ennuis à redire souvent :
Non, je ne trouve point beaucoup de différence

De prendre du tabac à vivre d’espérance,

Car l’un n’est que fumée, et l’autre n’est que vent.

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Assis sur un fagot, une pipe à la main
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