De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes traits

De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes traits,

La flamme, la clarté de ta face divine ?

Le haut Amour, grand feu du monde où il domine,

Luit sur toi, puis sur nous luire ainsi tu te fais.
Pour toi les beaux pensers, les paroles, les faits

Il crée en nous par toi, ni jamais trop voisine

Ne voile son beau feu, qui sans fin enlumine

Nos coeurs, faisant passer par tes yeux ses beaux rais.
Sans cesse il te fait donc autour de lui tourner,

Pour oblique te luire, et t’armer et t’orner,

Changeant ses rais en traits, pour meurtrir ce qui t’aime :
Tu fais prendre sans prendre en toi son âpre ardeur

Avec l’ardeur aussi j’en prends l’âpre froideur,

Car l’une vient de lui, l’autre vient de toi-même.

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De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes traits
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