Les clairs de lune – III

La mer est grise, calme, immense,

L’oeil vainement en fait le tour.

Rien ne finit, rien ne commence

Ce n’est ni la nuit, ni le jour.
Point de lame à frange d’écume,

Point d’étoiles au fond de l’air.

Rien ne s’éteint, rien ne s’allume

L’espace n’est ni noir, ni clair.
Albatros, pétrels aux cris rudes,

Marsouins, souffleurs, tout a fui.

Sur les tranquilles solitudes

Plane un vague et profond ennui.
Nulle rumeur, pas une haleine.

La lourde coque au lent roulis

Hors de l’eau terne montre à peine

Le cuivre de ses flancs polis ;
Et, le long des cages à poules,

Les hommes de quart, sans rien voir,

Regardent, en songeant, les houles

Monter, descendre et se mouvoir.
Mais, vers l’Est, une lueur blanche,

Comme une cendre au vol léger

Qui par nappes fines s’épanche,

De l’horizon semble émerger.
Elle nage, pleut, se disperse,

S’épanouit de toute part,

Tourbillonne, retombe, et verse

Son diaphane et doux brouillard.
Un feu pâle luit et déferle,

La mer frémit, s’ouvre un moment,

Et, dans le ciel couleur de perle,

La lune monte lentement.

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Les clairs de lune – III
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