Morts inquiets

L’éclat de la fanfare et l’orgueil des cymbales,

Réveillant les échos, se prolongent là-bas,

Et, sous l’herbe sans fleurs des fosses martiales,

Les guerriers assoupis rêvent d’anciens combats.
Ils ne s’enivrent point des moiteurs de la terre

Tiède de baisers las et de souffles enfuis…

Seuls, ils ne goûtent point l’enveloppant mystère,

La paix et le parfum des immuables nuits.
Car leur sépulcre est plein de cris et de fumée

Et, devant leurs yeux clos en de pâles torpeurs,

Passe la vision de la plaine embrumée

D’haleines, de poussière et de rouges vapeurs.
Ils attendent, tout prêts à se lever encore,

Les premières lueurs, le clairon du réveil,

Le lourd piétinement des chevaux à l’aurore,

Les chansons du départ… et la marche au soleil !
Que le ciel triomphal du couchant leur rappelle

Les vieux champs de bataille et de gloire, en versant

L’écarlate sinistre et la pourpre cruelle

De ses reflets, pareils aux larges flots de sang !
Que le vent, aux clameurs de victoire et de rage,

Le vent qui dispersait la cendre des foyers,

Mêle à leur tombe ardente, avec un bruit d’orage,

Le superbe frisson des drapeaux déployés !

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Morts inquiets
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