Un jour, quand de lyver l’ennuieuse froidure

Un jour, quand de l’yver l’ennuieuse froidure

S’atiedist, faisant place au printems gracieux,

Lorsque tout rit aux champs, et que les prez joyeux

Peingnent de belles fleurs leur riante verdure ;
Près du Clain tortueux, sous une roche obscure,

Un doux somme ferma d’un doux lien mes yeux.

Voyci en mon dormant une clairté des cieux

Venir l’ombre enflâmer d’une lumiere pure.
Voyci venir des cieux, sous l’escorte d’Amour,

Neuf nymphes qu’on eust dit estre toutes jumelles ;

En rond aupres de moy elles firent un tour.
Quand l’une, me tendant de myrte un verd chapeau,

Me dit : Chante d’amour d’autres chansons nouvelles,

Et tu pourras monter à nostre sain coupeau.

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Un jour, quand de lyver l’ennuieuse froidure
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