Un soir plein de pourpres et de fleuves vermeils

Pourrit, par au-delà des plaines diminuées,

Et fortement, avec les poings de ses nuées,

Sur l’horizon verdâtre, écrase des soleils.

Saison massive ! Et comme Octobre, avec paresse

Et nonchaloir, se gonfle et meurt dans ce décor

Pommes ! caillots de feu ; raisins ! chapelets d’or,

Que le doigté tremblant des lumières caresse,

Une dernière fois, avant l’hiver. Le vol

Des grands corbeaux ? il vient. Mais aujourd’hui, c’est l’heure

Encor des feuillaisons de laque – et la meilleure.
Les pousses des fraisiers ensanglantent le sol,

Le bois tend vers le ciel ses mains de feuilles rousses

Et du bronze et du fer sonnent, là-bas, au loin.

Une odeur d’eau se mêle à des senteurs de coing

Et des parfums d’iris à des parfums de mousses.

Et l’étang plane et clair reflète énormément

Entre de fins bouleaux, dont le branchage bouge,

La lune, qui se lève épaisse, immense et rouge,

Et semble un beau fruit mûr, éclos placidement.
Mourir ainsi, mon corps, mourir, serait le rêve !

Sous un suprême afflux de couleurs et de chants,

Avec, dans les regards, des ors et des couchants,

Avec, dans le cerveau, des rivières de sève.

Mourir ! comme des fleurs trop énormes, mourir !

Trop massives et trop géantes pour la vie !

La grande mort serait superbement servie

Et notre immense orgueil n’aurait rien à souffrir !

Mourir, mon corps, ainsi que l’automne, mourir !

Évaluations et critiques :

Mourir
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