N’ayez plus, mes amis, n’ayez plus ceste envie

N’ayez plus, mes amis, n’ayez plus ceste envie

Que je cesse d’aimer ; laissés moi, obstiné,

Vivre et mourir ainsi, puisqu’il est ordonné :

Mon amour, c’est le fil auquel se tient ma vie.
Ainsi me dict la fee ; ainsi en Aeagrie,

Elle feit Meleagre à l’amour destiné,

Et alluma la souche à l’heure qu’il fust né,

Et dict :  » Toy et ce feu, tenez vous compagnie.  »
Elle le dict ainsi, et la fin ordonnee

Suyvit apres le fil de ceste destinee.

La souche (ce dict on) au feu fut consommee.
Et des lors (grand miracle), en un mesme momant,

On veid, tout à un coup, du miserable amant

La vie et le tison s’en aller en fumee.

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N’ayez plus, mes amis, n’ayez plus ceste envie
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