Morale Provisoire

Un soir

c'est le regard de biais des femmes qui se lassent

c'est la lueur véloce du couteau qui s'abat

et le hasard qui sait quand une âme se tasse

le malheur et sa crosse dans les coups du combat bonsoir

voici le soir le temps des lampes allumées

la vie carte à carte jouée

truquée gagnée perdue

quel bruit de talons dans la tête

voyageurs sans retour beaux passants qui s'estompent

bonsoir messieurs moi

bonsoir la loi comme un calicot sur la foule tendue

rouge noir

bougent l'espoir la colère des rumeurs

scande une époque un temps son espoir dans les murs

fraternels fraternels camarades du juste

puis déjà la rue vide comme table où s'écrit

bonsoir messieurs moi

toute vie est clouée et levée sur sa croix

si vite si vite

la suite à l'horizon indéchiffrable écrite.

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Morale Provisoire
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