Couvrez-vous d'étoffes noires pour disparaître, je ne veux plus souffrir sans savoir pourquoi ; laissez-moi me dépouiller de mes défaites, pour mériter qu'enfin la mer

soit à moi.
Grise ou verte, bleue ou noire, que m'importe ? pourvu qu'elle soit comme une lame de couteau posée sur l'horizon pour trancher de ma vie les souvenirs que m'ont donnés les

hommes.
Je veux aller cueillir où je les ai laissés mes rêves gigantesques d'enfant ; je veux rejoindre mes peaux-rouges hurlant leur joie dans les forêts, mes chevaux, mes

blessures, ma tente empanachée de scalps.
Je veux retrouver mes pirates chevauchant la mer sans patrie.
Éloignez-vous, mes amoureuses ! mes bourreaux ! je veux oublier votre amour, votre science ; je veux étouffer ma raison.
Feriez-vous un pont d'une allumette ? un bateau d'une coquille de noix ?

J'ai détruit plusieurs fois le monde entre mes doigts ; vous avez surpeuplé mon île déserte.
Je veux reprendre mon bateau de papier pour retrouver au large l'étoile de l'aventure ; je veux reprendre mon vol brisé vers l'inconnu, que la mer s'étale devant moi toute nue et

que la terre au loin ne soit que des nuages.
Votre planète est trop petite pour mes pygmées.
Grise ou verte, bleue ou noire, que m'importe ? pourvu qu'elle soit comme une lame de couteau posée sur l'horizon pour trancher de ma vie tous vos châteaux de cartes !

Pierre Béarn

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