Les mères

Les mères ont senti tressaillir leurs entrailles.
Les lourds caissons chargés de boîtes à mitrailles
Courent, et l'on dirait qu'ils bondissent joyeux.
Le peuple de Paris, pensif, les suit des yeux
Et s'en va par les quais vers les Champs-Élysées.
On ferme les maisons, on se penche aux croisées ;
La cohue en haillons, morne comme la nuit,
Marche, grossit, s'avance, et l'on entend le bruit
Que font les bataillons et les cavaleries.
Elle passe, sinistre, auprès des Tuileries.
Oh ! de ceux qui s'en vont, rêvant, par ce chemin,
Combien ne verront pas le soleil de demain !
Dans cette multitude aux pantomimes sombres
Combien parlent encor qui déjà sont des ombres !
Guerre civile ! émeute ! ô deuil ! combien ce soir
Auront pour dernier lit le pavé froid et noir !

Évaluations et critiques :

Les mères
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.singularReviewCountLabel }}
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.pluralReviewCountLabel }}
{{ options.labels.newReviewButton }}
{{ userData.canReview.message }}

Vous voulez rejoindre la communauté des poètes? Laissez-nous savoir ce que vous pensez de ce poème!

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x