Durant cette saison belle

Du renouveau gracieux,

Lorsque tout se renouvelle

Plein d’amour delicieux,

Ny par la peinte prérie,

Ny sus la haye fleurie,

Ny dans le plus beau jardin,

Je ne voy fleur si exquise

Que plus qu’elle je ne prise

La rose au parfum divin.
Mais la blanche ne m’agrée,

Blême de morte paleur,

Ny la rouge colorée

D’une sanglante couleur :

L’une de blémeur malade

Et l’autre de senteur fade,

Ne plet au nés ny à l’oeil.

Toutes les autres surpasse

Celle qui vive compasse

De ces deux un teint vermeil.
La rose incarnate est celle

Où je pren plus de plaisir :

Mais combien qu’elle soit telle

Si la veu-je bien choisir.

Car l’une prise en une heure,

Et l’autre en l’autre est meilleure

Au chois de nostre raison.

Toute chose naist, define,

Tantôt croist et puis decline

Selon sa propre saison.
Je ne forceray la rose

Qui cache, dans le giron

D’un bouton etroit enclose,

La beauté de son fleuron.

Quelque impatient la cueille

Devant que la fleur vermeille

Montre son tresor ouvert ;

Mon desir ne me transporte

Si fort que celle j’emporte

Qui ne sent rien que le verd.

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La Rose
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