Sur un marbre brisé

La mousse fut pieuse en fermant ses yeux mornes ;

Car, dans ce bois inculte, il chercherait en vain

La Vierge qui versait le lait pur et le vin

Sur la terre au beau nom dont il marqua les bornes.
Aujourd’hui le houblon, le lierre et les viornes

Qui s’enroulent autour de ce débris divin,

Ignorant s’il fut Pan, Faune, Hermès ou Silvain,

A son front mutilé tordent leurs vertes cornes.
Vois. L’oblique rayon, le caressant encor,

Dans sa face camuse a mis deux orbes d’or ;

La vigne folle y rit comme une lèvre rouge ;
Et, prestige mobile, un murmure du vent,

Les feuilles, l’ombre errante et le soleil qui bouge,

De ce marbre en ruine ont fait un Dieu vivant.

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Sur un marbre brisé
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