La Vie des Morts – La Nature – 10 – Les parfums

Pareille au fin réseau que sur sa gorge nue

Psyché serrait, pleurant ses premières pudeurs,

Une invisible mer balance sous la nue

Le flux et le reflux des terrestres odeurs.
Comme un sein virginal que traverse une haleine

De parfums infinis, tièdes et pénétrants,

Un souffle intérieur a visité la plaine

Et soulève du sol un chœur d’esprits errants.
Tout respire : les bois sentent courir une âme

A leur cime légère et pleine de frissons,

Et, comme la chaleur d’une lointaine flamme,

Les voluptés du soir montent des horizons.
Les charnelles senteurs des verdures marines

Suivent, le long des flots, le spectre de Vénus,

Et des grands bœufs couchés les bruyantes narines

Aspirent, dans l’air chaud, des bonheurs inconnus.
Tout s’enivre de boire à la source cachée

Où, comme un holocauste éternel et fumant,

La Vie exhale une âme à la Mort arrachée,

Une âme qui dormait sous l’herbe, obstinément ;
L’âme des morts sacrés dont la dernière haleine

Vient errer, chaque nuit, sur les lis odorants,

Le souffle intérieur qui roule sur la plaine

Des parfums infinis, tièdes et pénétrants.

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La Vie des Morts – La Nature – 10 – Les parfums
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