Lune d’avril

Voici briller la lune blanche.

THEOPHILE GAUTIER
Déployant ses ailes de cygne

Au vol lent et capricieux,

Le clair de lune me fait signe

Et m’entraîne au loin sous les cieux.
Il franchit les lacs et les fleuves,

Baise les yeux clos des cités,

Et, se riant des grilles neuves,

Il s’en vient aux parcs désertés.
Il écarte l’ombre importune

Avec un geste familier ;

Puis il descend une par une

Les marches du blanc escalier.
Il s’en va retroussant sa robe

Le long de l’humide sentier

Et, de ce de là, se dérobe

Entre le houx et l’églantier.
Je le vois errer d’arbre en arbre

Comme un doux poëte étonné,

Et prêter des blancheurs de marbre

Au banc de pierre abandonné.
C’est ici que, las de sa course,

Rêveur il s’assied longuement,

Jetant aux flots clairs de la source

De la poudre de diamant.
Il endort les roses fleuries,

Il verse la rosée aux lys,

Il étend des blés aux prairies

Son manteau d’argent aux longs plis.
Ainsi promeneur pâle & triste,

Hôte des tombeaux délaissés,

Ami du chat et de l’artiste,

Protecteur des nids menacés,
Là-bas échevelant le saule

Qui pleure les morts oubliés

Et chargeant sur sa blanche épaule

Les linceuls qu’il a déliés,
Jusqu’à l’heure où soudain rougies

Les ténèbres font place au jour,

Il erre, – ô faiseur d’élégies,

O grand enchanteur de l’amour !

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Lune d’avril
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