Le déguisé pour Monsieur le Premier

Dans la félicité des grâces de vos yeux

Dont l’éclat m’est si cher alors qu’il me consomme,

Pouvant passer pour un des dieux,

Ce que je suis n’est plus que le semblant d’un homme.
Depuis que je vous vis, les clartés du soleil

Ne furent plus pour moi qu’une lumière peinte;

La faveur du plus doux sommeil,

Depuis que je vous sers, n’est pour moi qu’une feinte.
Dans l’étroite prison où demeure un amant,

Et dont je ne crois pas qu’aucun sort me délivre,

Vivre toujours dans le tourment,

Ce n’est que proprement faire semblant de vivre.
Mes yeux lorsque la nuit aveugle l’univers,

Semblent être endormis et ne voir plus de flamme,

Et toutefois ils sont ouverts,

Mais c’est vers le Soleil qui luit dedans mon âme.
Lorsqu’Alcmène eut blessé des traits de son amour

Ce dieu dont les larcins ont été si célèbres,

Nature déguisa le jour,

Et couvrit tout le ciel d’un manteau de ténèbres.
Si pour un beau dessein il faut se déguiser,

Si le secret d’amour a besoin qu’on le couvre,

On ne me saurait accuser

D’être aujourd’hui le seul qui dissimule au Louvre.

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Le déguisé pour Monsieur le Premier
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