Les Cerises

Le banc serait de lierre et de pierre effritée.

Auprès du vieux parterre où de tristes ricins

Ombrageraient la poule et ses petits poussins

Je vous dorloterais, ô mon enfant gâtée.
Les roses cerisiers à l’écorce argentée,

Dont les fruits sont pareils aux coraux abyssins,

Pleurant leurs larmes d’or au-dessus des fusains,

Nous diraient la chanson des moineaux enchantée.
Et je vous cueillerais sur ces frais cerisiers

Des cerises qu’un brin de bois lierait pareilles

Pour vous les mettre ainsi que des pendants d’oreilles :
Et, me baissant un peu pour que vous me baisiez

Au front, je vous rendrais dans vos cheveux en boucles

Vos baisers, en mordant vos rouges escarboucles.

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Les Cerises
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