Envoi d’amour dans le jardin des Tuileries

Accours, petit enfant dont j’adore la mère

Qui pour te voir jouer sur ce banc vient s’asseoir,

Pâle, avec les cheveux qu’on rêve à sa Chimère

Et qu’on dirait blondis aux étoiles du soir.

Viens là, petit enfant, donne ta lèvre rose,

Donne tes grands yeux bleus et tes cheveux frisés ;

Je leur ferai porter un fardeau de baisers,

Afin que, retourné près d’Elle à la nuit close,

Quand tes bras sur son cou viendront se refermer,

Elle trouve à ta lèvre et sur ta chevelure

Quelque chose d’ardent ainsi qu’une brûlure !

Quelque chose de doux comme un besoin d’aimer !

Alors elle dira, frissonnante et troublée

Par cet appel d’amour dont son cœur se défend,

Prenant tous mes baisers sur ta tête bouclée :

« Qu’est-ce que je sens donc au front de mon enfant ? »

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Envoi d’amour dans le jardin des Tuileries
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