L’Idéal

Je ne voudrais rien des choses possibles ;

Il n’est rien à mes yeux qui mérite un désir.

Mon ciel est plus loin que les cieux visibles,

Et mon coeur est plus mort que le coeur d’un fakir.
Je ne puis aimer les femmes réelles :

L’idéal entre nous ouvre ses profondeurs.

L’abîme infini me sépare d’elles,

Et j’adore des Dieux qui ne sont pas les leurs.
Il faudrait avoir sa vierge sculptée

Comme Pygmalion, et retrouver le feu

Qu’au char du soleil ravit Prométhée :

Pour incarner son rêve, il faudrait être un Dieu.
Dans les gais printemps, la jeunesse dore

Les plus âpres sentiers de ses ardents rayons ;

Mais plus tard, qui peut rallumer encore

Le soleil éclipsé de ses illusions ?
Les rêves s’en vont avec l’espérance ;

N’importe : marchons seul, comme il convient aux forts.

Sans peur, sans regrets, montons en silence

Vers la sphère sereine et calme où sont les morts.
Grande Nuit, principe et terme des choses,

Béni soit ton sommeil où tout va s’engloutir ;

Ô Nuit ! sauve-moi des métempsycoses,

Reprends-moi dans ton sein, j’ai mal fait d’en sortir.

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L’Idéal
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