La mère qui pleure

J’ai presque perdu la vue

A suivre le jeune oiseau

Qui, du sommet d’un roseau,

S’est élancé vers la nue.
S’il ne doit plus revenir,

Pourquoi m’en ressouvenir ?
Bouquet vivant d’étincelles,

Il descendit du soleil

Eblouissant mon réveil

Au battement de ses ailes.
S’il ne doit plus revenir,

Pourquoi m’en ressouvenir ?
Prompt comme un ramier sauvage,

Après l’hymne du bonheur,

Il s’envola de mon coeur,

Tant il craignait l’esclavage !
S’il ne doit plus revenir,

Pourquoi m’en ressouvenir ?
De tendresse et de mystère

Dés qu’il eut rempli ces lieux,

Il emporta vers les cieux

Tout mon espoir de la terre !
S’il ne doit plus revenir,

Pourquoi m’en ressouvenir ?
Son chant que ma voix prolonge

Plane encore sur ma raison,

Et dans ma triste maison

Je n’entends chanter qu’un songe.
S’il ne doit plus revenir,

Pourquoi m’en ressouvenir ?
Le jour ne peut redescendre

Dans l’ombre où son vol a lui,

Et pour monter jusqu’à lui

Mes ailes ont trop de cendre.
S’il ne doit plus revenir,

Pourquoi m’en ressouvenir ?
Comme l’air qui va si vite,

Sois libre, ô mon jeune oiseau !

Mais que devient le roseau,

Quand son doux chanteur le quitte !
S’il ne doit plus revenir,

Pourquoi m’en ressouvenir ?

Évaluations et critiques :

La mère qui pleure
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.singularReviewCountLabel }}
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.pluralReviewCountLabel }}
{{ options.labels.newReviewButton }}
{{ userData.canReview.message }}

Votre avis compte! Laissez-nous savoir ce que vous pensez de ce poème et montrez-nous que vous êtes un grand poète!

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x