Je voudrais célébrer dans des vers ingénus

Les plantes, leurs amours, leurs penchants inconnus,

L’humble mousse attachée aux voûtes des fontaines,

L’herbe qui d’un tapis couvre les vertes plaines,

Sur ces monts exaltés le cèdre précieux

Qui parfume les airs, et s’approche des cieux

Pour offrir son encens au Dieu de la nature,

Le roseau qui frémit au bord d’une onde pure,

Le tremble au doux parler, dont le feuillage frais

Remplit de bruits légers les antiques forêts,

Et le pin qui, croissant sur des grèves sauvages,

Semble l’écho plaintif des mers et des orages :

L’innocente nature et ses tableaux touchants,

Ainsi qu’à mon amour auront part à mes chants.

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