Page blanche

Qu’écrire ? Vierge encor la page est sous mes doigts,

Prête à tout elle attend mon caprice. — Autrefois

La chantante élégie en mon cœur murmurée,

Source qui débordait de la vasque nacrée,

S’épanchait d’elle-même en vers doux et naïfs.

Les doutes, les soupçons, les aveux, flots furtifs

Qui jasent et s’en vont aux pentes inconnues,

S’échappaient nuit et jour en strophes ingénues ;

Le rêve, interrompu la veille, reprenait,

L’accent, confus d’abord, se répétait plus net,

Une larme coulait d’un sourire effacée ;

L’espérance passait légère, et ma pensée

S’égarait aux détours charmants du souvenir.

Maintenant, je n’ai plus de pleurs à retenir.

Plus de folle espérance à qui couper les ailes,

Plus d’angoisses traînant la colère après elles,

Plus d’effroi, de souci, d’amertume, plus rien !

Autrefois, les accords du grand musicien

Amour faisaient vibrer les cordes de mon âme ;

Maintenant, le foyer triste n’a plus de flamme,

Le musicien meurt, et l’instrument forcé

Ne rend plus qu’un son mat quand chante le passé.
Août 18…

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