La Vénus de Vienne

Dans ce marbre héroïque en creusant ta statue,

Un artiste inconnu fixa l’éternité,

O toi dont la splendeur nous fait vivre et nous tue,

Femme de qui les temps connurent la Beauté.
Il te fit cette image immortelle et profonde

Où nos premiers regards retrouvent, éperdus,

L’amante impitoyable et la mère féconde

A qui tous nos malheurs et tous nos maux sont dus !
Pour leur double labeur il arrondit tes hanches

Où meurent les désirs, où les races naîtront ;

Et pencha le sillon de tes épaules blanches

Vers le joug que lui fait la caresse ou l’affront.
Sous ton col généreux il gonfla des mamelles

Robustes à la soif comme aux enlacements,

Où viennent boire, ainsi qu’à des coupes jumelles,

La bouche des petits et celles des amants.
De plis lourds et profonds il sillonna ton ventre,

Lac vivant qu’ont creusé les âges révolus,

D’où l’humanité sort, où l’humanité rentre.

Comme font de la mer le flux et le reflux.
Car, c’est quand l’homme ploie à l’angoisse de vivre

Que l’amour le saisit et, de son bras géant,

Le pousse pantelant et comme une bête ivre,

Vers le gouffre natal où dormait son néant !

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La Vénus de Vienne
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