Une lente voix murmure

Dans la verte feuillaison ;

Est-ce un rêve ou la nature

Qui réveille sa chanson ?

Cette voix dolente et pure

Glisse le long des rameaux :

Si fondue est la mesure

Qu’elle se perd dans les mots,

Si douces sont les paroles

Qu’elles meurent dans le son

Et font sous les feuilles molles

Un mystère de chanson.
Ô lente voix réveillée

Qui caresse la feuillée

Comme la brise et le vent ;

Voix profondes de la vie

Et de l’âme réunies

Qui murmurez en rêvant.

Une forme s’effaçant

Dont les gestes nus et blancs

Flottent dans l’ombre légère

Sous un rideau de fougères

Semble exhaler à demi

De ses lèvres entr’ouvertes

Un chant de silence aussi

Berceur que les branches vertes.
À peine si le murmure

De la muette chanson

Poursuit sa note et s’épure

Dans la douce feuillaison ;

Et la main passe en silence

Sur la tige d’un surgeon

Dont le rythme fin balance

Les branches de ce vallon.

Ô musique qui t’envoles

Sur les papillons glissants

Et dans la plainte du saule

Et du ruisseau caressant !
Passe, chant grêle des choses,

Coule, aile fluide qui n’ose

Peser sur l’azur pâli,

Sur les rameaux endormis ;

Efface-toi, chant de l’âme

Où se mêlent des soupirs

Dans la fuite molle et calme

Des voix qu’on ne peut saisir.
1910

Évaluations et critiques :

Musique
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