Ce jourd’huy du Soleil la chaleur alteree

Ce jourd’huy du Soleil la chaleur alteree

A jauny le long poil de la belle Ceres :

Ores il se retire ; et nous gaignons le frais,

Ma Marguerite et moy, de la douce seree,
Nous traçons dans les bois quelque voye esgaree :

Amour marche devant, et nous marchons apres.

Si le vert ne nous plaist des espesses forests,

Nous descendons pour voir la couleur de la pree ;
Nous vivons francs d’esmoy, et n’avons point soucy

Des Roys, ny de la cour, ny des villes aussi.

Ô Medoc, mon païs solitaire et sauvage,
Il n’est point de païs plus plaisant à mes yeux :

Tu es au bout du monde, et je t’en aime mieux ;

Nous sçavons apres tous les malheurs de nostre age.

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Ce jourd’huy du Soleil la chaleur alteree
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