Reçois, pasteur des boucs et des chèvres frugales,

Ce vase enduit de cire, aux deux anses égales.

Avec l’odeur du bois récemment ciselé,

Le long du bord serpente un lierre entremêlé

D’hélichryse aux fruits d’or. Une main ferme et fine

A sculpté ce beau corps de femme, oeuvre divine,

Qui, du péplos ornée et le front ceint de fleurs,

Se rit du vain amour des amants querelleurs.

Sur ce roc, où le pied parmi les algues glisse,

Traînant un long filet vers la mer glauque et lisse,

Un pêcheur vient en hâte ; et, bien que vieux et lent,

Ses muscles sont gonflés d’un effort violent.

Une vigne, non loin, lourde de grappes mûres,

Ploie ; un jeune garçon, assis sous les ramures,

La garde ; deux renards arrivent de côté

Et mangent le raisin par le pampre abrité,

Tandis que l’enfant tresse, avec deux pailles frêles

Et des brins de jonc vert, un piège à sauterelles.

Enfin, autour du vase et du socle Dorien

Se déploie en tous sens l’acanthe Korinthien.
J’ai reçu ce chef-d’oeuvre, au prix, et non sans peine,

D’un grand fromage frais et d’une chèvre pleine.

Il est à toi, Berger, dont les chants sont plus doux

Qu’une figue d’Aigile, et rendent Pan jaloux.

Évaluations et critiques :

Le vase
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