Ma douce enfant, ma pauvre enfant…

Ma douce enfant, ma pauvre enfant, sois forte et calme.

Pense à Dieu, pense à notre amour éternel. Lève

Les yeux, souris, et vois, d’un battement si faible,

Mes cils mouillés répondre à ton sourire pâle.
Dis-moi : Je t’aime, encor. Je t’aime, et puis ne parle

Plus ; les mots font mal à ceux qui vont mourir. Laisse

Ta gorge se gonfler sur mon coeur, à mes lèvres

Laisse ta main qui tremble en essuyant des larmes.
Tristement, âprement, nos bouches s’enveloppent

Dans un dernier baiser surhumain qui sanglote.

Et maintenant, adieu, tout est fini. Silence.
Une feuille en tombant fait ombre sur la lune.

Des pas. Un souffle d’air. Et le calme nocturne

Est si pur, si profond, que nos âmes s’entendent.

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Ma douce enfant, ma pauvre enfant…
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