Au musée des antiques

Elle veille en sa chaise étroite ;

Quelque roi d’Egypte a sculpté

Dans l’extase et la gravité

Le corps droit et la tête droite.
Moitié coiffe et moitié bandeau,

Fond pur à des lignes vermeilles,

Un pan tourne autour des oreilles,

Sa robe est la prison du Beau.
Ses yeux, de profonds péristyles

Où ne passe rien de réel,

De toute la largeur d’un ciel

S’ouvrent aux visions stériles ;
Et le menton rit tel qu’un fruit,

Et la joue est une colline ;

Quant à l’aile de la narine,

C’est l’ibis envolé sans bruit.
De l’épaule menue et grasse

Les bras courent le long des reins

Jusques à ses genoux sereins

Que chacune des mains embrasse,
Et le plat des cuisses est tel

Qu’il vous trouble et qu’il vous apaise

Par des attirances de chaise

Et des solennités d’autel !
La fraîcheur du visage antique

Laisse au vague appétit des yeux

Deviner les seins précieux

Dans un pli trop énigmatique,
Et sous l’impur raffinement

D’un profil qu’on rêve à des chèvres,

C’est pour des dieux que vont les lèvres

Souriant indéfiniment.

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Au musée des antiques
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