Sonnet : Avant cet heureux jour…

Merci à toi, à toi merci.

TÉRÉSA.

Avant cet heureux jour, j’étais sombre et farouche,

Mon sourcil se tordait sur mon front soucieux,

Ainsi qu’une vipère en fureur, et mes yeux

Dardaient entre mes cils un regard fauve et louche.
Un sourire infernal crispait ma pâle bouche.

À cet âge candide où tout est pour le mieux,

Je méprisais le monde et reniais les cieux,

Disant tout haut : « Où donc est-il ? que je le touche ! »
Et mon ange gardien à son front blanc et pur

Ramenait en pleurant ses deux ailes d’azur,

Et n’osait au Seigneur porter de tels blasphèmes.
Aux saints épanchements mon cœur était fermé,

— Car je ne savais pas alors combien tu m’aimes ;

Et comment croire en Dieu quand on n’est pas aimé !

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Sonnet : Avant cet heureux jour…
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