Comme un morne exilé, loin de ceux que j’aimais,

Je m’éloigne à pas lents des beaux jours de ma vie,

Du pays enchanté qu’on ne revoit jamais.

Sur la haute colline où la route dévie

Je m’arrête, et vois fuir à l’horizon dormant

Ma dernière espérance, et pleure amèrement.
O malheureux ! crois-en ta muette détresse :

Rien ne refleurira, ton coeur ni ta jeunesse,

Au souvenir cruel de tes félicités.

Tourne plutôt les yeux vers l’angoisse nouvelle,

Et laisse retomber dans leur nuit éternelle

L’amour et le bonheur que tu n’as point goûtés.
Le temps n’a pas tenu ses promesses divines.

Tes yeux ne verront point reverdir tes ruines ;

Livre leur cendre morte au souffle de l’oubli.

Endors-toi sans tarder en ton repos suprême,

Et souviens-toi, vivant dans l’ombre enseveli,

Qu’il n’est plus dans ce monde un seul être qui t’aime.
La vie est ainsi faite, il nous la faut subir.

Le faible souffre et pleure, et l’insensé s’irrite ;

Mais le plus sage en rit, sachant qu’il doit mourir.

Rentre au tombeau muet où l’homme enfin s’abrite,

Et là, sans nul souci de la terre et du ciel,

Repose, ô malheureux, pour le temps éternel !

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