La couronne formidable des rois

En s’appuyant de tout son poids

Sur ce masque de cire

Semblait broyer et mutiler

L’empire.
Le pâle émail des yeux usés

S’était fendu en agonies

Minuscules, mais infinies,

Sous les sourcils décomposés.
Le front avait été l’éclair,

Avant que les pâles années

N’eussent rivé les destinées,

Sur ce bloc mort de morne chair.
Les crins encore étaient ardents,

Mais la colossale mâchoire,

Mi-ouverte, laissait la gloire

Tomber morte d’entre les dents.
Depuis des temps qu’on ne sait pas,

La couronne, violemment cruelle,

De sa poussée indiscontinuelle

Ployait le chef toujours plus las.
Les astuces, les perfidies

Louchaient en ses joyaux taillés,

Et les meurtres, les sangs, les incendies

Semblaient reluire entre ses ors caillés.
Elle écrasait et abattait

Ce qui jadis était la gloire :

Ce front géant qui la portait

Et la dardait vers les victoires

Si bien qu’ainsi s’accomplissait, sans bruit,

L’oeuvre d’une force qui se détruit,

Obstinément, soi-même,

Et finit par se définir

Pour l’avenir

Dans un emblème.
Couronne et tête étaient placées,

Couronne ardente et tête autoritaire,

En un logis de verre,

Au fond d’un hall, dans un musée.

Évaluations et critiques :

Le Masque
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