Au mois d’avril, la terre est rose,

Comme la jeunesse et l’amour ;

Pucelle encore, à peine elle ose

Payer le Printemps de retour.
Au mois de juin, déjà plus pâle

Et le coeur de désir troublé,

Avec l’Eté tout brun de hâle

Elle se cache dans le blé.
Au mois d’août, bacchante enivrée,

Elle offre à l’Automne son sein,

Et roulant sur la peau tigrée,

Fait jaillir le sang du raisin.
En décembre, petite vieille,

Par les frimas poudrée à blanc,

Dans ses rêves elle réveille

L’Hiver auprès d’elle ronflant.

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