Le Glas intérieur

Comme autrefois pâle et serein

Je vis, du moins on peut le croire,

Car sous ma redingote noire

J’ai boutonné mon noir chagrin.

Sans qu’un mot de mes lèvres sorte,

Ma peine en moi pleure tout bas ;

Et toujours sonne comme un glas

Cette phrase : Ta mère est morte !
Au bois de Boulogne on me voit,

Comme un dandy que rien n’occupe,

Suivre à cheval un pli de jupe

Sous l’ombre du sentier étroit.

Même quand le galop m’emporte,

Ma peine vole sur mes pas,

Et toujours sonne comme un glas

Cette phrase : Ta mère est morte !
À l’Opéra, comme autrefois,

Je tiens au bout de ma lorgnette

La Carlotta qui pirouette

Ou Duprez qui poursuit sa voix.

À la musique douce ou forte

Ma peine mêle son hélas !

Et toujours sonne comme un glas

Cette phrase : Ta mère est morte !
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Le Glas intérieur
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