Nostalgie de jeunesse blanche

Douleur de voir une par une

Les fleurs de sa jeunesse en fuite dans le vent,

Et de les voir tomber sur le gazon mouvant

Comme des larmes de la Lune.
Douleur de voir diminué

Son patrimoine ancien d’espérance et de rêve,

Et d’être un grand oiseau perdu sur une grève,

Qui bat de l’aile, exténué !
Douleur d’avoir appris la vie,

De ne plus croire à rien des choses qu’on rêva,

Et de ne plus savoir vers quel soleil on va

Sur la pente qu’on a gravie.
Douleur, la plus grande douleur !

Éternelle douleur de douter de soi-même,

Et d’ignorer toujours si l’Art béni qu’on aime

Couronnera votre pâleur.
Devant les belles jeunes vierges,

Douleur de se sentir incapable d’aimer,

Et de n’être plus chaste et digne d’allumer

Ses désirs purs comme des cierges.
Douleur dans les jardins, le soir,

Quand elles vont rêvant à leurs amours prochaines

Et que leur âme en fleur monte à travers les chênes

Avec des parfums d’encensoir.
Douleur de se sentir indigne

Et qu’au lac de son cœur sali, bourbeux, obscur,

Jamais ne flottera, dans des frissons d’azur,

L’innocence d’un pareil cygne !
Oh ! soi-même redevenir

L’homme candide et bon de son adolescence,

Et, rentrant dans son cœur comme après une absence,

Recommencer son avenir !

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Nostalgie de jeunesse blanche
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