Quand je suis ivre de tourment

Quand je suis ivre de tourment,

Gisant malade au fond du gouffre,

Je ne me meurs pas faiblement,

C’est par ma force que je souffre.
Par tant de force, et par l’essai

De calmer l’âme belliqueuse !

Qui peut comprendre cet excès ?

La douleur, c’est ce que l’on sait,

La douleur n’est pas partageuse.
Elle est notre savoir secret,

Notre silence, quoi qu’on fasse;

Si nos cris remplissaient l’espace,

Personne encore ne saurait;
La douleur, c’est le point de rage

Où le sort le plus redouté

Vient défier notre courage

La douleur, c’est la volonté,
La volonté des cœurs sans bornes,

Bondissants comme des taureaux,

Qui, le front dur, le regard morne,

L’épée ancrée entre les cornes,

Sont étonnés de souffrir trop !
— Ô volonté simple et féroce,

Que tout méprise et veut dompter,

Toi qui connais la gloire atroce

De ne pouvoir pas accepter,
C’est toi l’horreur et la noblesse

Du désir qui, triste, assagi,

Ne saigne plus quand tout le blesse,

Et qui se tait quand il rugit !

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Quand je suis ivre de tourment
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