Au comte de Trévelec
Endormons-nous, petit chat noir.

Voici que j’ai mis l’éteignoir

Sur la chandelle.

Tu vas penser à des oiseaux

Sous bois, à de félins museaux…

Moi rêver d’Elle.
Nous n’avons pas pris de café,

Et, dans notre lit bien chauffé

(Qui veille pleure.)

Nous dormirons, pattes dans bras.

Pendant que tu ronronneras,

J’oublierai l’heure.
Sous tes yeux fins, appesantis,

Reluiront les oaristys

De la gouttière.

Comme chaque nuit, je croirai

La voir, qui froide a déchiré

Ma vie entière.
Et ton cauchemar sur les toits

Te dira l’horreur d’être trois

Dans une idylle.

Je subirai les yeux railleurs

De son faux cousin, et ses pleurs

De crocodile.
Si tu t’éveilles en sursaut

Griffé, mordu, tombant du haut

Du toit, moi-même

Je mourrai sous le coup félon

D’une épée au bout du bras long

Du fat qu’elle aime.
Puis, hors du lit, au matin gris,

Nous chercherons, toi, des souris

Moi, des liquides

Qui nous fassent oublier tout,

Car, au fond, l’homme et le matou

Sont bien stupides.

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Berceuse
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