Les Cygnes

Sous des massifs touffus, au fond désert du parc,

La colonnade antique arrondissant son arc,

Dans une eau sombre encore à moitié se profile ;

Et la fleur que le pampre ou que le lierre exile

Parfois brille furtive aux creux des chapiteaux.

L’eau sommeille ; une mousse y fait de sourds cristaux.

À peine un coin du ciel en éclaircit la moire,

De sa lueur mourante où survit la mémoire

Des regards clairs tournés vers des cieux éclatants.

L’eau profonde ressemble à nos yeux, ces étangs

Où haque siècle ajoute, avec d’obscurs mirages,

Au poids de sa lourdeur l’ombre de ses ombrages.

Elle dort, enfermant près du pur souvenir

Le pan du bleu manteau qu’elle veut retenir ;

Mais sur le ténébreux miroir qui les encadre

Des cygnes familiers, éblouissante escadre,

Suivent le long des bords un gracieux circuit,

Et glissent lentement, en bel ordre et sans bruit,

Nobles vaisseaux croisant devant un propylée,

Comme un reste orgueilleux de gloire immaculée.

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Les Cygnes
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