J’ai vraiment vécu des jours-tels

J’ai vraiment vécu des jours-tels,

Si longs, si lourds par la souffrance,

Que je songe avec complaisance

Que rien d’humain n’est immortel !
N’être plus ! ni moi, ni toi-même !

Oui, ni toi ! par qui j’ai connu

L’horreur de craindre ce qu’on aime !

— Ignorer combien tu m’as plu,

Et que tu fus l’homme suprême

Par qui tout autre était exclu,
— Toi dont j’ai baisé le bras nu!…

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J’ai vraiment vécu des jours-tels
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