Devance tous les adieux…

Devance tous les adieux, comme s’ils étaient

derrière toi, ainsi que l’hiver qui justement s’éloigne.

Car parmi les hivers il en est un si long

qu’en hivernant ton cœur aura surmonté tout.
Sois toujours mort en Eurydice — en chantant de plus en plus, monte,

remonte en célébrant dans le rapport pur.

Ici, parmi ceux qui s’en vont, sois, dans l’empire des fuites,

sois un verre qui vibre et qui dans son chant déjà s’est brisé.
Sois — et connais en même temps la condition du non-être,

l’infinie profondeur de ta vibration intime,

c’est qu’en une seule fois tu l’accomplisses toute.
Aux réserves dépensées et aux couvantes, aux muettes

réserves de la nature, à ses sommes ineffables,

ajoute-toi en jubilant, — et détruis le nombre.

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Devance tous les adieux…
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