Tout dort. Le fleuve antique …

Tout dort. Le fleuve antique entre ses quais de pierre

Semble immobile. Au loin s’espacent des beffrois.

Et sur la cité, monstre aux écailles de toits,

Le silence descend, doux comme une paupière.
Les palais et les tours sur le ciel étoilé

Découpent des profils de rêve. Notre-dame

Se reflète, géante, au miroir de mon âme.

Et la Sainte-Chapelle a l’air de s’envoler ! …
Tout dort dans les maisons où regarde la lune.

Et ceux-là qu’éreinta la vie et son travail

Jouissent, poings fermés, leur somme de bétail

Ou galopent furieux la course à la fortune.
Pour moi, je veille, l’âme éparse dans la nuit,

Je veille, coeur tendu vers des lèvres absentes,

Parmi la solitude aux brises caressantes,

Et la lune à travers les arbres me conduit.
Paris est recueilli comme une basilique ;

À peine un roulement de fiacre, par moment,

Un chien perdu qui pleure, ou le long sifflement

D’une locomotive – au loin – mélancolique.
Le silence est profond, comme mystérieux.

La nuit porte l’amour endormi sous sa mante

Et je n’entends plus rien dans la cité dormante

Que ton haleine frêle et douce, ô mon amante,
Qui fait trembler mon coeur large ouvert sous les cieux.

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Tout dort. Le fleuve antique …
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