Un soir du dernier carnaval,
— Un froid de loup, je me rappelle, —
Nous revenions tous deux du bal,
Bien tard, bien tard, mademoiselle.
Je m’en souviens, ô vrai bonheur !
Des airs joués à l’ouverture,
Les battements de votre cœur
Gardaient encore la mesure.
— Si vous m’aimiez ? — Je n’en sais rien.
Toujours est-il que la dernière
Vous songeâtes que votre main
Tenait la mienne prisonnière.
Pourquoi marchions-nous lentement,
Par un de ces froids de Norvège,
Malgré le vent qui par moments
Fouettait nos fronts, malgré la neige ?
C’est que, vois-tu, nous nous aimions
Déjà beaucoup, je me rappelle,
Le soir que seuls nous revenions
Bien tard, bien tard, mademoiselle.
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