Sous un habit de fleurs, la Nymphe que j’adore

Sous un habit de fleurs, la Nymphe que j’adore,

L’autre soir apparut si brillante en ces lieux,

Qu’à l’éclat de son teint et celui de ses yeux,

Tout le monde la prit pour la naissante Aurore.
La Terre, en la voyant, fit mille fleurs éclore,

L’air fut partout rempli de chants mélodieux,

Et les feux de la nuit pâlirent dans les Cieux,

Et crurent que le jour recommençait encore.
Le Soleil qui tombait dans le sein de Thétis,

Rallumant tout à coup ses rayons amortis,

Fit tourner ses chevaux pour aller après elle.
Et l’Empire des flots ne l’eût su retenir ;

Mais la regardant mieux, et la voyant si belle,

Il se cacha sous l’onde et n’osa revenir.

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Sous un habit de fleurs, la Nymphe que j’adore
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