Sonnet d’Oaristys

Tu me fis d’imprévus et fantasques aveux

Un soir que tu t’étais royalement parée,

Haut coiffée, et ruban ponceau dans tes cheveux

Qui couronnaient ton front de leur flamme dorée.
Tu m’avais dit « Je suis à toi si tu me veux »

Et, frémissante, à mes baisers tu t’es livrée.

Sur ta gorge glacée et sur tes flancs nerveux

Les frissons de Vénus perlaient ta peau nacrée.
L’odeur de tes cheveux, la blancheur de tes dents,

Tes souples soubresauts et tes soupirs grondants,

Tes baisers inquiets de lionne joueuse
M’ont, à la fois, donné la peur et le désir

De voir finir, après l’éblouissant plaisir,

Par l’éternelle mort, la nuit tumultueuse.

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Sonnet d’Oaristys
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