Ô poëte trop prompt à te laisser charmer,

Si cette douce enfant devait t’être ravie

Et si ce cœur en qui tout le tien se confie

Ne pouvait pas pour toi frémir & s’animer ?
N’importe ! ses yeux seuls ont su faire germer

Dans mon âme si lasse & de tout assouvie

L’amour qui rajeunit, console & purifie,

Et je devrais encor la bénir & l’aimer.
Heureux ou malheureux, je lui serai fidèle ;

J’aimerai ma douleur, puisqu’elle viendra d’elle

Qui chassa de mon sein la honte & le remord.
Vierge dont les regards me tiennent sous leurs charmes,

Si tu me fais pleurer, je bénirai mes larmes,

Si tu me fais mourir, je bénirai la mort !

Évaluations et critiques :

Serment
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