Peire Raimon De Toulouse

Poète
Nationalité : France
Date/Lieu de naissance :1180, Toulouse, France
Date/Lieu de décès :1220
Peire Raimon de Tolosa était un troubadour de la classe marchande de Toulouse. Il est diversement appelé lo Viellz et lo Gros, bien que certains pensent que ces personnes désignent deux personnes différentes. D’un autre côté, lo Viellz pourrait se référer à son appartenance à la première génération de troubadours.

Peire Raimon vécut pendant le premier quart du XIIIe siècle, en Espagne, en Languedoc, puis en Italie où il eut pour protecteur le marquis de Malaspina. Nous possédons de lui dix-huit pièces.

Peire Raimon de Toulouse, le Vieux, était fils d’un bourgeois. Il se fit jongleur et s’en alla à la cour du roi Alfonse d’Aragon (1162-1196); et le roi l’accueillit et lui fit grand honneur. Il était savant (en poésie) et subtil; il savait bien chanter et bien trouver, et il fit de bons vers, de bonnes chansons et de bonnes compositions; et il resta à la cour du roi et du bon comte de Toulouse, son seigneur, et à la cour du seigneur Guilhem de Montpellier, longtemps. Puis il prit femme à Pamiers, et c’est là qu’il mourut.»

Si la biographie mérite quelque créance, c’est en Aragon que se serait passée la première partie de la vie de Peire Raimon; quelques allusions à ce séjour se retrouvent dans son oeuvre. Un roi d’Aragon est cité, IV, str. 6 et VIII, str. 6; une allusion à un amour dont l’objet est à Barcelone se trouve ch. X, str. 7. Ces chansons paraissent d’ailleurs avoir été composées en dehors de l’Aragon, à moins que la formule d’envoi ne soit, comme il arrive souvent, une fiction du poète.

Les renseignements que donne Nostredame sur Peire Raimon sont un mélange de vérités et de mensonges. Ainsi: «Plusieurs belles chansons» de Peire Raimon auraient été adressées à une noble dame de Toulouse qui s’appelait Jausserande del Puech, nom inconnu dans l’onomastique des troubadours, et d’autres auraient été composées en l’honneur d’une «gentil femme» de Provence, de la maison de Codollet. La seule donnée vraisemblable qui se trouve dans la biographie de Nostredame, c’est la date de 1225, qui serait celle de la mort de Peire Raimon. Quant à l’imitation que Pétrarque aurait faite de l’une de ses poésies, dans son sonnet Benedetto sia (Son. XLVII), il s’agit d’une chanson attribuée par un manuscrit (P) à Giraut de Borneil et par un autre (C) à Peire Vidal.

Peire Raimon mérite une bonne place à côté des grands noms de la poésie méridionale. Moins original que Peire Vidal, et moins varié, au moins dans l’état actuel de son oeuvre, qu’ Aimeric de Pégulhan, il peut aller cependant de pair avec ses deux compatriotes. Il a, comme la plupart des troubadours, le culte de la forme et il nous laisse voir, à plusieurs reprises, quelle est sa conception de l’art poétique; mais il ne tombe pas dans un excès ridicule et puéril, comme d’autres troubadours. Il a de la grâce et de l’élégance, et plus d’une fois laisse percer sa sensibilité. Ses descriptions du printemps, quoique conventionnelles, sont fraîches et pittoresques. Son oeuvre est, dans l’ensemble, remarquable par la finesse de la pensée et la grâce du style. Et c’était un vrai poète celui qui savait si bien dire comment le coeur des poètes se consume en chantant (Atressi com la candela) et si bien exprimer comment naît la poésie, non des aspects les plus variés de la nature, mais de la sincérité du coeur (S’ieu fos aventuratz); par là il se rapproche de celui qui reste pour nous le maître de la poésie méridionale, de Bernard de Ventadour.