Jean RICHEPIN

Poète, Romancier, Journaliste
Nationalité : France
Date/Lieu de naissance :4 février 1849, Médéa, Algérie
Date/Lieu de décès :12 décembre 1926, Paris, France
Signature
Auguste-Jules Richepin, dit Jean Richepin, né à Médéa le 4 février 1849 et mort à Paris le 12 décembre 1926, est un poète, romancier et auteur dramatique français.

Jean Richepin, né à Médéa (Algérie) le 4 février 1849 et mort à Paris le 12 décembre 1926, est un poète, romancier et auteur dramatique français.

Ce poète turbulent, fils d’un médecin militaire originaire d’Ohis (Aisne), eut dans sa jeunesse une réputation de « fort en thème », ce qui lui permit de faire de brillantes études secondaires et d’intégrer l’École normale supérieure en 1868, avant d’obtenir une licence en lettres en 1870.

Avec la guerre, il prend goût à l’aventure en s’engageant dans un corps de francs-tireurs et, faisant alors l’expérience de la liberté, il mène pendant quatre ans une vie d’errance, gagnant sa vie en s’engageant successivement comme journaliste, professeur, matelot, docker à Naples et à Bordeaux. En 1866, il découvre le quartier latin, où il se fait très vite remarquer par ses excentricités et fait la connaissance de Léon Bloy, Paul Bourget, Maurice Rollinat et surtout Raoul Ponchon, rencontré dans les salons de la maîtresse de Charles Cros, Nina de Villard, et qui deviendra son ami inséparable. Avec ce dernier et Maurice Bouchor, il fonde « Le Groupe des Vivants ». Fortement inspiré par les œuvres de Petrus Borel, Baudelaire et Jules Vallès, qu’il considérait comme le réfractaire par excellence, il se décide à rejeter le joug des conventions sociales et culturelles, à célébrer l’instinct. Vantant, non sans humour, sa force physique, sa virilité, sa prétendue hérédité bohémienne, il se crée une biographie imaginaire et riche en couleurs.

En 1876, le grand public découvre soudain Richepin avec « La Chanson des Gueux », qui vaut immédiatement à son auteur un procès pour outrage aux bonnes mœurs. Le livre est saisi, Richepin condamné à passer un mois de prison à Sainte-Pélagie, mais il était d’ores et déjà trop tard : il était célèbre.

L’apparition du naturalisme lui fait découvrir, après sa libération, de nouveaux horizons, mais si, dans ses « Caresses » (1877), il emploie un langage cru, argotique, populaire, l’étalage de sensualité affectée, souvent grotesque ou vulgaire, laisse trop facilement transparaître son désir de scandaliser la bourgeoisie, ce qui vaut au recueil d’être considéré comme manquant de sincérité poétique. Le matérialisme grandiloquent et le nihilisme fanfaron des « Blasphèmes » (1884) lui valent le surnom de « Lucrèce de foire ».

Dès 1873, il avait fait avec « L’Etoile » des débuts simultanés d’acteur et d’auteur de théâtre. Il paraît encore en 1883 aux côtés de Sarah Bernhardt dans le premier rôle de son drame, Noha-Sahib, qui se heurte à une semi-indifférence du public. Mais à force de persévérance, il connaît un véritable succès théâtral avec « Le Chemineau » en 1897. Il collabore de plus activement au « Gil Blas » et publie plusieurs romans très populaires, tels « La Glu » (1881) et « Miarka, la fille à l’ourse » (1883). Voyageur invétéré, on le voit souvent à Londres, ou parcourant des contrées plus ou moins éloignées, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, la Scandinavie, l’Afrique du Nord, où il ne cherche pas plus à rencontrer des personnalités littéraires que des espaces « exotiques », le grand air, le nouveau enfin.

Le 5 mars 1908, suite au décès d’André Theuriet, son élection à l’Académie française, où il fut reçu par Maurice Barrès le 18 février 1909, consacra en quelque sorte une carrière de révolté que les honneurs avaient rendu inoffensif.

Jean Richepin écrivit jusqu’à la fin de sa vie. Il collabora à « La Bonne chanson, Revue du foyer, littéraire et musicale », dirigée par Théodore Botrel et on vit paraître en 1922 et 1923 encore deux recueils de vers, « Les Glas » et « Interludes ».

Il s’était tout d’abord imposé par une remarquable truculence verbale. Il était d’un caractère violent, exalté et romantique, d’un romantisme dont il ne retint que la « parure », le pittoresque et surtout la recherche de mots nouveaux. C’était là ce que l’on pourrait appeler le « domaine » de Richepin, maître incontestable de son métier poétique et fort de sa culture de normalien lettré. Mais, victime de sa prodigieuse facilité à trouver des mots et des images, ce révolté n’est plus considéré de nos jours que comme un « très grand rhétoricien ».

Jean Richepin fut enterré à Pléneuf-Val-André, dans les Côtes-d’Armor, où il venait souvent passer des vacances dites bretonnes avec Raoul Ponchon, qui reposera à ses côtés en 1937.

Il habita le château des Trois-Fontaines à Montchauvet (Yvelines), et y fut élu maire de la commune le 19 mai 1912, mais ne sera pas réélu le 7 décembre 1919.