Francis JAMMES

Écrivain, Poète, Dramaturge, Conteur, Critique d'art
Nationalité : France
Date/Lieu de naissance :2 décembre 1868, Tournay, France
Date/Lieu de décès :1 novembre 1938, Hasparren, France
Francis Jammes, né le 2 décembre 1868 à Tournay et mort le 1ᵉʳ novembre 1938 à Hasparren, est un poète, romancier, dramaturge et critique français. Il passa la majeure partie de son existence dans le Béarn et le Pays basque, principales sources de son inspiration.

Francis Jammes (prononcer [jam] et non [djèms]), né à Tournay (Hautes-Pyrénées) le 2 décembre 1868 et mort à Hasparren (aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques) le 1er novembre 1938, est un poète français, également romancier, dramaturge et critique. Il passa la majeure partie de son existence dans le Béarn et le Pays basque, principales sources de son inspiration.

Il fait de médiocres études au lycée de Pau, puis à Bordeaux. En 1886, il découvre Baudelaire. Après son échec au baccalauréat (zéro en français) et en pleine quête de lui-même, il écrit des poèmes et les adresse à diverses revues. Sa mère à plusieurs reprises les fait imprimer à compte d’auteur à Orthez où le poète habite alors avec elle (son père est mort en 1888). En 1889, il fait un stage sans lendemain comme clerc d’avoué chez un des notaires de sa ville. Ses essais poétiques sont remarqués notamment par Mallarmé et Gide. En 1895 il s’oriente définitivement vers la poésie. Son principal éditeur est et restera longtemps « Le Mercure de France ». En 1896, il voyage avec Gide en Algérie. Il lance en 1897 avec « Le Jammisme » un vrai-faux manifeste littéraire qui le propulse à l’avant-scène de l’actualité.

En 1898, il publie son premier vrai recueil poétique (son meilleur selon certains), « De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir », et rencontre le poète Charles Guérin, qui viendra le visiter à Orthez et écrit pour lui plusieurs poèmes (« Ô Jammes, ta maison ressemble à ton visage…»). Il rencontre aussi Claudel en 1900 et publie l’année suivante « Le Deuil des Primevères ». À 35 ans, il vit très mal l’échec d’une histoire d’amour qui lui inspire le groupe de poèmes intitulé « Tristesses » (publié en 1906 dans son recueil « Clairières dans le ciel »). En 1905 se situe sa « conversion » au catholicisme (en fait, son retour à une pratique religieuse) : à Labastide-Clairence, le 7 juillet, Claudel, de retour de Chine, sert la messe qui marque l’évènement. Sa poésie devient plus religieuse et dogmatique. Début octobre 1907, à 39 ans, il se fiance (à Lourdes) et épouse (à Bucy-le-Long, près de Soissons, dans l’Aisne) une fervente admiratrice avec laquelle il a correspondu pendant quelques semaines, Geneviève Goedorp. Le poète séjournera volontiers dans l’Aisne dans les années qui ont suivi son mariage. Le couple aura sept enfants, le premier, Paul, à cause de Claudel, le second, Bernadette (par référence à Sainte Bernadette et Lourdes). En 1912 paraissent les « Géorgiques chrétiennes ». Jusqu’à sa mort, sa production poétique mais aussi romanesque et dramatique demeurera importante, mais sans retrouver son public d’avant sa « conversion ». Il meurt à Hasparren à la Toussaint 1938.

Au regard des cénacles parisiens, Francis Jammes est toujours resté un provincial un peu solitaire, vivant retiré dans ses montagnes pyrénéennes, mais il tisse de nombreuses correspondances avec ses contemporains tels que Gide ou Arthur Fontaine. En fait, il a fait de multiples séjours à Paris, a enchanté certains salons littéraires (comme celui de Mme Léon Daudet, il y a enchanté Marcel Proust). Sa pièce « La Brebis égarée », qu’avait failli monter Lugné-Poe, a inspiré à Darius Milhaud un opéra qui a été créé en présence du poète. Il a plusieurs fois été invité en Belgique. Il posa plusieurs fois, mais en vain, sa candidature à l’Académie française.

En France on ne connait au mieux de Jammes que ses premières œuvres, les plus libres et sensuelles. A l’étranger seulement, et spécialement en Allemagne, Autriche et Suisse alémanique, son œuvre est encore aujourd’hui très vivante. Elle a enchanté Rainer Maria Rilke (qui en témoigne aux premières pages des « Cahiers de Malte Laurids Brigge »), Ernst Stadler (qui a traduit ses « Quatorze prières »), l’éditeur Kurt Wolff (qui a publié une magnifique édition illustrée de son « Roman du lièvre » (Hasenroman), Kafka (qui dans son « Journal » avoue le bonheur éprouvé à la lecture de Jammes) et beaucoup d’autres. Toute son œuvre en prose ou presque a été traduite et publiée par Jakob Hegner, de Leipzig.

Lili Boulanger a mis en musique son recueil « Clairières dans le ciel », Claude Arrieu « Ah! Quand verrais-je des îles » et Marc Berthomieu « La salle à manger ». Sans oublier Georges Brassens avec « La Prière ».