Charles-Timoleon De Sigogne

Poète
Nationalité : France
Date/Lieu de naissance :1560
Date/Lieu de décès :16 avril 1611, Dieppe, France
Charles-Timoléon de Beauxoncles, sieur de Sigogne, né vers 1560 à Dieppe où il est mort en 1611, est un poète satirique français. Découvrez les œuvres poétiques de Charles-Timoléon De Sigogne

Charles-Timoléon de Beauxoncles, sieur de Sigogne est un poète satirique français.

Charles Timoléon De Beauxoncles, seigneur de Sigogne, fut un poète fort caustique qui ne mâchait pas ses mots, non sans humour, si l’on en juge par ses satyres.

Fils du gouverneur de la ville de Dieppe, gravitant dans l’entourage de la favorite d’Henri IV, Henriette d’Entragues, marquise de Verneuil, dont il a fort probablement obtenu les faveurs, il était l’un des poètes favoris du Roi qui le fit vice-amiral de Normandie. Cependant, les faveurs du Roi cessèrent lorsqu’on découvrit la nature de ses relations avec la marquise de Verneuil…

Au sein de la veine satirique, particulièrement fertile dans les premières décennies du xvn6 siècle, Sigogne occupe une place privilégiée. Pour ce noble de bonne lignée, homme d’armes valeureux, engagé d’abord du côté de la Ligue, puis rallié à Henri IV dont il devient le confident et qu’il sert dans ses amours — ce qui lui vaut de devenir gouverneur de Dieppe —, la vie se doit d’être menée bride abattue, entre équipées militaires et bordées galantes. Sa poésie reflète cette personnalité haute en couleurs et ce goût de la débauche : volontiers impudique, ne reculant jamais devant le mot cru ni l’image la plus osée, elle entend moins épingler les ridicules du siècle, comme c’est le cas pour la plupart de ses confrères satiristes, que se moquer, jusqu’à la diffamation, de ses têtes de Turc, dont les deux principales sont les courtisans, jeunes freluquets éventés, coqs de basse-cour, et les femmes. Celles-ci sont la grande affaire de Sigogne, qui prend comme un malin plaisir à les rabaisser : courtisanes, veuves joyeuses, sensuelles effrontées, il les montre la plupart du temps non dans la beauté de leurs grâces mais dans la laideur et la difformité de la grosseur, de la saleté, ou mieux encore de la vieillesse. Ses satires sont ainsi comme un cabinet des horreurs, une collection de figures grotesques, où le trait d’observation réaliste donne naissance à une prolifération d’expressions colorées et de caricatures outrancières. Comme si les mots se prenaient au vertige de leur propre audace, dans une fantaisie verbale où l’imagination la plus échevelée et la plus saugrenue se donne libre cours. Si bien que portées par une même outrance, les images débridées et grossières de Sigogne, pour être à l’opposé même des afféteries galantes et des subtilités manié-ristes, n’en sont au bout du compte, dans le miroir de la satire, que le reflet inversé.

Œuvres

Les œuvres satyriques du sieur de Sigogne : première édition complète, d’après les recueils et manuscrits satyriques, avec un discours préliminaire, des variantes et des notes, Éd. Fernand Fleuret, Louis Perceau, Paris, Bibliothèque des curieux, 1920
Les satyres du sieur de Sigogne ; extraites des recueils et manuscrits satyriques choisies et réunies pour la première fois avec une biographie et des notes, Éd. Fernand Fleuret, Paris, Sansot, 1911