Je me taisais, j’avais fait voeu

Je me taisais, j’avais fait voeu

De ne te jamais reprocher

Ton esprit net, sobre, empêché

De tout élan, de tout aveu ;
Mais ce soir où le ciel d’automne

Effeuille un soleil languissant,

Laisse que ma voix s’abandonne

À trahir les secrets du sang :
— Entends-tu, cher cœur sans tendresse,

Chère âme insensible et têtue,

En ce jour où je te confesse

Ma native et fière tristesse,

Combien de fois je me suis tue?

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Je me taisais, j’avais fait voeu
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